Le comportement humain : entre inné et acquis

 Les réactions humaines sont le résultat de réflexes innés et de comportements acquis au cours de la vie. Le réflexe d’agression, lié à l’instinct de défense, est inné chez l’homme. L’agresseur se défend car il pense être attaqué, alors qu’il ne l’est pas forcément. Il veut être vainqueur, avoir le dessus, voire, éliminer son adversaire.

Mais l’homme est un être sociable. Il doit donc apprendre à vivre en société ; les règles de vie en société sont données par l’éducation. Et ces règles peuvent varier d’un pays à l’autre : « nous sommes frères par la nature, mais étranger par l’éducation », disait Confucius. Ce qui n’est pas inné est acquis, soit par la culture, qui fait partie de l’inconscient collectif, soit par l’expérience personnelle soit par l’éducation donnée par la famille, l’école ou le travail.

Régler les conflits, non plus en éliminant son adversaire, mais en cherchant une solution amiable et pacifique s’apprend. L’homme a l’instinct de défense dans ses gènes ; il doit acquérir le réflexe de paix. La guerre est innée, la paix s’apprend.

Notre culture judéo-chrétienne et certaines de nos éducations sont fondées sur la faute et sa rétribution. Pour se déculpabiliser, l’individu aura tendance à rejeter la faute sur l’autre. On se retrouve dans le triangle des tensions : une victime, un bourreau et un sauveur. Celui qui endosse l’habit de victime se sent, à tort ou à raison, en danger et prend une attitude agressive pour se défendre.

Or, la Justice cristallise la situation en désignant la « victime » et en sanctionnant le « bourreau. » Le conflit entre les individus s’enkyste et perdure. Pour le pacifier, il faut quitter le triangle des tensions, rétablir le dialogue et la confiance : la personne doit comprendre qu’elle n’est pas en danger. C’est l’objet de la médiation où chacun prend le temps d’écouter l’autre.

Quand le dialogue est rétabli et que l’agresseur comprend qu’il n’est pas en danger, on peut alors se tourner vers une culture de pacification des conflits. Elle doit réajuster à la réalité le réflexe inné d’agressivité, faire comprendre à celui qui se sent victime qu’il n’est pas forcément agressé, supplanter la culture judéo-chrétienne de la faute et combattre l’éducation de la peur de l’autre. Rien de plus difficile que de changer les mentalités et de renverser les préjugés. Pour créer cette culture de paix, véritable bouleversement de société, les hommes doivent s’unir.

C’est pourquoi Gemme œuvre pour que la culture européenne de la paix par la médiation se répande. C’est le thème de ce colloque : « la médiation, un chemin de paix pour la justice en Europe ».

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